Cartographie inédite des étiers de Noirmoutier-en-l’Île au drone bathymétrique

Publié le 2 février 2023
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Un projet enfin concrétisé, qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la submersion marine

Depuis longtemps, la communauté de communes de l’île de Noirmoutier (Vendée) souhaitait cartographier et acquérir de la connaissance sur les trois étiers principaux de l’île : l’étier du Moulin, traversant le bourg et incluant l’avant-port de plaisance, l’étier de l’Arceau plus au sud et l’étier des Coëfs.

 

Leur volonté première est de comprendre le fonctionnement hydrodynamique de ces étiers et de surveiller leur évolution, en vue de pouvoir lutter contre le risque de submersion marine et d’améliorer la sécurité de la ville et de l’île. En cas de tempêtes notamment et lors de forts coefficients de marées, il arrive que les étiers débordent et inondent leur environnement, touchant fortement parfois les habitations et les lieux qui les entourent.

 

Une fois obtenus, les résultats sont utilisés pour analyser la topographie des reliefs terrestres et sous-marins, et comme modèle numérique de terrain pour les modélisations hydrodynamiques et sédimentaires.

 

Le projet final consiste en l’installation de portes hydrauliques amovibles à l’entrée des étiers qui viendront fermer l’accès en cas de tempête, protégeant l’intérieur de l’île des risques de submersion, à l’instar du projet MOSE (acronyme de MOdulo Sperimentale Elettromeccanico, « module expérimental électromécanique ») à Venise.

Levés bathymétriques dans les étiers de Noirmoutier avec le drone bathymétrique USV200
© Ocealis Consulting
Une première cartographie en drone aérien

C’est en juin 2022 que le projet de mesure démarre réellement avec la société nantaise Ocealis Consulting, choisie pour concrétiser l’ensemble de l’acquisition terrain. A l’aide d’un drone aérien (UAV : « Unmanned Aerial Vehicle »), Christophe Donnard effectue tout d’abord la photogrammétrie de l’avant-port puis la lasergrammétrie des étiers avec un Lidar, lui-même installé sur le drone.

Une fois cette étape finalisée, Ocealis Consulting sollicite CADDEN pour la fourniture du drone marin (USV : « Unmanned Surface Vehicle ») pour la réalisation des levés bathymétriques, en complément des levés lidar aériens concernant uniquement les zones hors d’eau.

La solution

Le choix du drone bathymétrique

Dans les étiers, les contraintes sont multiples et imposent d’emblée l’utilisation d’un système embarqué compact pour le faible tirant d’eau et les passages parfois étroits.

Le drone bathymétrique USV200 remplit ces conditions, et les données obtenues seront ensuite combinées à celles du drone aérien.

C’est ainsi que pendant trois jours, et sous une belle météo, Nathan, notre technicien support et hydrographe, a accompagné Christophe Donnard pour le relevé bathymétrique.

Réalisation du levé bathymétrique avec le drone bathymétrique USV200 dans les étiers de Noirmoutier
© Ocealis Consulting

Pour cette mission, le drone bathymétrique USV200 était configuré avec :

 

  • Un sondeur multifaisceaux R2Sonic 2020 intégré en mode « flush » pour faciliter le passage dans les environnements à faible tirant d’eau ;
  • Le Lidar scanne et cartographie les éléments situés au-dessus de la surface de l’eau (écluses, bateaux, digues, bâtiments, etc.), pendant la cartographie du sondeur bathymétrique ;
  • Une centrale inertielle et des récepteurs GNSS professionnels et précis ;
  • Une sonde mini SVS Valeport, reliée au sondeur multifaisceaux et intégrée dans le drone marin ;
  • Un treuil électrique équipée d’une sonde océanigraphique AML-3, utilisée pour mesurer la célérité de l’eau dans le port.

Le drone bathymétrique USV200 face à un environnement complexe

Le début de la mission se fait dans le port de Noirmoutier-en-l’Île, dans l’étier du Moulin, et se poursuit dans les étiers de l’Arceau et des Coëfs.

 

Situés en plein cœur des marais salants, ces étiers communiquent avec la mer et sont par conséquent soumis aux marées. Afin d’avoir des données exhaustives, il faut parfois attendre que la marée monte pour mettre le drone marin à l’eau et démarrer la mission.

Le drone bathymétrique USV200 dans l'étier du port de Noirmoutier
© Ocealis Consulting
© Ocealis Consulting
Mise à l'eau du drone bathymétrique USV200 dans les étiers de Noirmoutier
© Ocealis Consulting

Une mise à l’eau facilitée par le chariot

Par endroits, l’accès aux étiers est relativement complexe et ne facilite pas les opérations, d’autant plus que la mise à l’eau se fait dans des sols vaseux, mais la priorité est de mise sur la sécurité des opérateurs.

 

À l’aide du chariot de mise à l’eau et d’un peu d’huile de coude, les deux opérateurs ont réussi à faire glisser le drone bathymétrique dans l’eau. La mission peut commencer.

Une installation atypique et nomade

L’environnement étant atypique, l’installation du matériel devait nécessairement être différente. Pour cette situation, il était impossible de rester à un point fixe pour superviser la mission.

 

La solution s’est imposée d’elle-même ; l’antenne GNSS, la base station, la télécommande et le reste de l’équipement sont installés sur l’opérateur de manière répartie et optimisée. Ainsi équipé, celui-ci peut aisément suivre et effectuer la mission, tout en restant à proximité du drone bathymétrique tout le long du levé.

Pendant ce temps, l’opérateur utilise le logiciel de bathymétrie Qinsy de la suite QPS depuis une tablette, de sorte à contrôler et collecter les données en temps réel.

Le drone bathymétrique USV200 dans les étiers de Noirmoutier
© Ocealis Consulting
Bathymétrie dans les étiers de Noirmoutier avec le drone bathymétrique USV200
© Ocealis Consulting

Le résultat : un modèle numérique de terrain complet de berge à berge

Le choix de CADDEN

« Lorsque la Communauté de Commune de Noirmoutier s’est tournée vers Ocealis-Consulting pour acquérir de la donnée sur des secteurs complexes, sur de longs linéaires et difficile d’accès, l’acquisition lidar par le drone aérien UAV d’Ocealis-Consulting répondait parfaitement à la demande sur les zones émergées. Pour les structures immergées en revanche il nous fallait un autre outil, le lidar ne pouvant mesurer sous la surface de l’eau », atteste Christophe Donnard.

 

« Au vu de la configuration des étiers, de l’étroitesse des chenaux et des faibles tirants d’eau, l’utilisation d’un navire hydrographique classique était exclue. Le choix s’est rapidement tourné vers le drone marin, capable de naviguer et de faire de l’acquisition par de très faibles profondeurs. Cadden proposant un drone de ce type, répondant à toutes les spécifications voulues, et accompagnant ce projet hors-norme de son expertise et expérience, la collaboration avec Ocealis-Consulting s’est faite naturellement. Cadden a parfaitement répondu aux exigences de l’opération.

 

Au final en associant ces deux entreprises nous obtenons une réalisation qui est une première en France : une acquisition totalement par drones, sur les parties émergées et immergées de zones estuariennes et humides jusqu’ici peu accessibles par les moyens habituels, pour obtenir de la donnée qualitative en haute résolution, dans le but d’approfondir nos connaissances du milieu et de l’environnement », témoigne Christophe Donnard.

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